Recherches biographiques


Ne ratez pas la belle exposition du Musée Robert Doisneau de Gentilly, intitulée Et nos morts ?

Vous y verrez entre autres, trois photographies de Christine Delory-Momberger.

Elle commence jeudi 22 prochain et se termine le 18 février 2024



Pour présenter un auteur, un conférencier, on fait toujours quelques recherches qui ne se bornent pas à une fiche d’identité. C’est précisément autour de son identité que Christine Delory-Momberger (qui vient à la Biennale parler de son travail Gis le sujet dans la cité) m’a interpelée. Au lieu de la trouver d’emblée sur internet comme chercheuse (malgré un parcours brillant et une carrière internationale), je suis tombée sur une photographe ! C’était pourtant la même personne.  Elle revendique d’ailleurs sa double appartenance dont elle dit combien elles s’enrichissent l’une l’autre. (…)

Aussitôt je la contacte pour un court entretien censé étancher ma curiosité. Je suis comblée au-delà de mes espérances : la dame est passionnée et passionnante.

Née franco-italienne, elle s’installe à 19 ans  en Allemagne, où elle prend la nationalité allemande, mariée plus tard à un Français, elle découvre assez tard ses racines italiennes, l’exil d’une famille pauvre en Lorraine allemande et … le silence de sa mère qui n’a jamais rien dit. C’est une petite photo en noir et blanc qui la met sur la piste de son histoire… et lui offre son outil principal de fouilles : les photographies. Celles-ci sont à la fois preuves de parcours de vie et véritables instruments pour exhumer le passé, l’apporter à la lumière, participer à cette construction de soi qui est le thème de cette biennale. Elles jouent un rôle de plus en plus important chez des historiens acharnés à graver dans le marbre l’histoire passée mais aussi chez des écrivains qui tissent souvenirs subjectifs et traces plus palpables comme ces photographies. Christine Delory-Momberger raconte la fièvre qu’elle ressent quand elle fouille – un mot qu’elle utilise à l’envi -, on la dirait en train de s’attaquer à des monceaux de terre. Elle ne s’est jamais arrêtée d’interroger les photographies, et son art est jalonné d’événements intimes comme la mort de sa mère.

Aujourd’hui, elle aborde doucement la couleur, prend des modèles vivants et parle de la jeunesse. Que de belles découvertes en perspective !


Quelques propositions pour penser avec François Laplantine Pour faire connaissance avec Jocelyne Porcher